Maltese community in Algeria

Publié le 06/02/2011

Extraits de l’ouvrage de
intitulé : « Les Français d’Algérie de 1830 à aujourd’hui »

Les Français d'Algérie de 1830 à aujourd'hui
C’est essentiellement dans l’Est algérien que s’étaient installés les Maltais. Au XIXe siècle, ces derniers ont eu une mauvaise image. Cette immigration, qui progressa vite de 1833 à 1851, ne s’accrut ensuite que par l’excédent des naissances sur les décès. En 1886, à leur sommet, ils étaient 15.533. Au tout début de la conquête, nombreux sont ceux qui semblent avoir été fournisseurs de l’armée et, pour l’essentiel, petits commerçants (débitants de boissons, gargotiers, épiciers, etc.); cinquante ans après, on les disait animés par un « instinct de lucre » puissant.

René Lespès a insisté sur leurs qualités: « Ardeur au travail, esprit d’économie, aptitudes commerciales ».

On soulignera une évidence : le même trait peut être nommé péjorativement (esprit de lucre) ou positivement (aptitudes commerciales). Pierre Dimech, actuellement président national du Cercle algérianiste et qui proclame son origine « 100 % maltaise » a relevé dans la littérature algérianiste les stéréotypes les plus fréquents du Maltais: piété voyante, âpreté au gain, acharnement au travail, roublardise, sens rude de la famille.

Ces « hommes-frontières » si souvent caricaturés, ridiculisés, voire méprisés, avaient fini par avoir honte de leur origine, à vouloir l’effacer, écrit-il, ce qui était facilité par leur faculté d’assimilation car ces insulaires étaient très souvent envahis, dominés, transformés.

Au cours d’un entretien, un Français d’Algérie d’origine maltaise revient souvent sur les Maltais: ils ont « beaucoup de défauts, ils sont coléreux, il y a des histoires de famille, des fâcheries pendant des générations, ce sont des insulaires, des rancunes tenaces, on les dit rapaces; il y a une qualité qu’on ne peut pas leur arracher, c’est le travail. Tous les gens que j’ai connu en Algérie sont morts à la tâche et avec dignité ».

« Les Maltais sont rudes, taciturnes, c’est la différence avec les cousins Italiens qui sont exubérants.  Les Maltais sont exubérants dans les faits, mais il y a quelque chose déjà d’oriental, ce qui est dû à leur histoire, à toutes les invasions qu’ils ont subies. Quand il ne se croît pas observé le Maltais a souvent un visage sévère, un sourcil froncé ».

« J’ai compris pourquoi on ne parlait jamais de Malte (à Alger). Les Maltais avaient honte. Je connais personne qui ait eu honte de ses parents en tant que tels, mais honte de la communauté. J’ai connu des Maltais qui ont fait changer leur nom, et pourtant on ne peut pas dire qu’il y ait eu des persécutions. On avait perdu nos attaches avec Malte, c’est le rouleau compresseur  de l’école française qui est passé par là, et un rouleau compresseur consenti; on s’est tourné en masse et en hâte vers la France. On allait vers une fusion ».

Extraits sélectionnés par Georges GANDER


  1. Economic life in Malta in the 18th century, Aurore Verié
  2. Foreigners in Malta (late sixteenth and seventeenth centuries), Anne Brogini
  3. The Maltese language, a linguistic crossroads, Martine VANHOVE
  4. The Jews in Malta, Aurore Verié
  5. The French in Algeria from 1830 to today (excerpts), Jeannine VERDES-LEROUX
  6. The emigration of Maltese in Algeria in the nineteenth century, Marc DONATO
  7. Malta in "A Winter in Egypt" (excerpts), Eugène Poitou
  8. The Maltese in Tunisia before the Protectorate (excerpts), Andrea L. SMITH
  9. The population of Malta in the seventeenth century, a reflection of modernity (excerpts), Anne Brogini
  10. The fear of the French Revolution in Malta, Frans CIAPPARA
  11. The Siege of Malta by Napoleon Bonaparte (excerpts)
  12. Malte, frontière de chrétienté (1530-1670), de Anne BROGINI
  13. L’esclavage au quotidien à Malte au xvie siècle, de Anne BROGINI
  14. Noblesse maltaise et généalogie, de Loïck PORTELLI
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